lundi 15 octobre 2012

Muskari ou les prémices d'une nouvelle saison

Automne, hiver, printemps, été... automne. Automne, une nouvelle saison en Finlande, le début d'une nouvelle vie à trois. Il peut paraître étrange d'accepter sa propre maternité au bout d'un an. Et pourtant, je crois que je peux l'affirmer: alors que nous nous apprêtons à célébrer le premier anniversaire de petit homme, j'ai l'impression, enfin, d'épouser aujourd'hui l'identité de maman, cette identité qui est un peu restée cotonneuse pendant près de douze mois, quand je cherchais mes marques, que je tentais de répondre aux attentes de petit bonhomme sans être sûre de moi, à tâtons, sans être fière à 100% du résultat. Et je peux l'affirmer aujourd'hui, avec douze mois de ce décalage qui m'a fait vivre un an dans un état atemporel et dans un ailleurs mystérieux, on peut avoir la fibre maternelle - ou parentale - on ne naît pas parent, on le devient, jour après jour, en improvisant toujours un peu, en grandissant en même temps que l'être que l'on a fait naître.

Je prends à nouveau la plume sur ce blog pour évoquer cet étrange état des lieux, état des faits, qui fait que la Finlande, premier univers de vie et de découverte de mon fils, est aussi au fil des saisons  devenue mon nouvel univers d'aventures et d'explorations. En changeant de pays à l'orée d'une naissance, je me suis aussi en quelque sorte créée une nouvelle vie -littéralement - et cette expression désormais n'est plus une simple image de langage. A présent que petit homme fait ses premiers pas de grand, je suis aussi en train de sortir d'un rêve d'un an, où notre vie à deux nous a amené à nous connaître et à mieux nous connaître nous-mêmes, bien loin des bruits de la ville, des halos de l'autre "vraie vie", faite d'obligations et de plaisirs adultes, de rencontres furtives et de sourires parfois contraints. 

Ce billet était à l'origine un "j'ai testé pour vous" où je vous aurais parlé de notre nouveau cours d'éveil musical, muskari, auquel nous prenons part avec joie chaque semaine. Et puis voilà qu'un autre sujet s'impose à moi et que je me laisse emporter par ma plume, l'envie de vous parler de ce qui fait d'une personne un autre être, de cette vie qui vous transforme totalement.

Le mot maman fait maintenant partie de moi et c'est ainsi que je me présenterai dans cette autre "vraie vie" qui m'attend désormais, parce que c'est ainsi, et que petit homme va aussi apprendre à vivre sans moi certaines heures du jour. La séparation prochaine s'annonce difficile pour nous deux mais nous savons bien qu'elle n'est qu'éphémère et que depuis qu'il fait partie de ma vie, il est l'astre autour duquel je gravite, l'horizon vers lequel je tends chaque soir, l'air qui emplit mes poumons et la petite musique qui me donne envie de continuer. 

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Muskari or the beginning of a new season
 
Autumn, winter, spring, summer... autumn. Autumn, a new season in Finland, the beginning of a new life for the three of us. It might seems strange to accept your own motherhood after one year. And though I think I can declare it there: while we are getting ready to celebrate the first birthday of our little man, I have finally the feeling to fit the identity of a mother, this identity being there for almost twelve months like a cotton, while I was looking for marks, while I was trying to respond to the needs and expectations of my little one, step by step, without being really sure and proud of myself as a mom. And I can affirm today, with twelve months of delay making me live like in a timeless state and a mysterious elsewhere, you can have maternal instinct -or parental one- but you are never born as a parent, you become one, day after day, improvising always a little bit, by growing as a parent at the same time than the child you gave birth to.


I am putting my pen to paper again on this blog to talk about this strange fact turning Finland, the first universe of life and discovery of my son, into my own new universe of adventures and explorations, season after season. By changing my homecountry at the edge of a birth, I also created a new life -literally- for myself, and this expression is not anymore just a linguistic image. Now that our little one is taking his first steps of big boy, I am also slowly exiting a long dream of a year, where our life together allowed us to discover each other and a little bit more ourselves too, far from the noise of the city, far from the halos of the "real life", made of duties and adult pleasures, fleeting encounters and smiles sometimes forced.

This post meant to be originally entitled "I have tested for you" where I would have talked about our new initiation music course, muskari, in which we are taking part with joy every week.  And then, here we are, I have been filled with another subject and my pen (or keyboard ;)) is leading me somewhere else, towards an envy of telling you what makes a person another one, with this life transforming you totally. 

The word "mummy" is now part of me and that is how I will introduce myself in this other "real life" waiting for me now, because it is like that, and because my little man will have also to learn to live without me for some daily hours. The next separation will be difficult for both of us but we know that it will be an ephemeral one. And I know also that since he came to my life as a part of it, he is the astral body around which I am gravitating, the horizon to which I am heading every evening, the air which is filling my lungs and the little music which gives me the envy to continue.




mercredi 5 septembre 2012

Koti

Je dédie ce billet à Marie-Pauline

Me voilà de retour "à la maison" et une étrange impression de décalage me colle à la peau... Vivre à l'étranger pousse à toujours se demander où est "la maison", celle que l'on aime appeler "home sweet home", cet endroit où chacun peut se sentir chez lui, parce que devenant lui-même...

Je suis ici, et pourtant, une part de moi reste là-bas, je suis de loin ce qui se passe dans "mon pays", et toujours un peu de loin ce qui se passe là où je suis... J'ai déjà fait l'expérience de cet état étrange en vivant à Genève plus d'un an au total; petite, je partageais mes vacances au-delà des frontières de la Lorraine, entre deux parents et trois pays. Je pense à la chanson de Maxime Le Forestier Né quelque part et je dévore ses paroles qui me parlent si bien désormais... Que signifie "être né quelque part"? Faut-il y attacher tant d'importance? Puis-je vivre un bonheur complet dans mon nouveau pays sans attache pour un passé qui n'est plus mais qui m'a construite? Ce nouveau pays où je me sens étrange, comme étrangère, et qui, pourtant, abrite une nouvelle famille qui m'a fait une place dans son cœur...

Je pense à petit bonhomme qui n'a pas un an et déjà deux pays. C'est à la fois excitant, enrichissant, mais cela rend toujours un peu triste, quand on est obligé de se diviser en deux pour pouvoir voir les gens que l'on aime, ceux qui sont ici, ceux qui sont ailleurs.

Et si koti se trouvait simplement à l'endroit où sont les miens? un petit bout de monde où nous construirions notre petit bout de chemin avec mes deux princes, un petit bout du monde sans frontières plein de souvenirs à raconter à celui qui se construit, à nous remémorer pour ne pas oublier qui nous sommes et pour devenir ce que nous sommes... pour tendre à notre part de bonheur, pour traverser les orages et ouragans de la vie, pour nourrir nos amitiés sans se cacher, pour nourrir les premiers pas d'un petit bonhomme prêt à découvrir la vie.

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I dedicate this post to Marie-Pauline

Back to "home" and I am stuck with a strange feeling of being out of step... To live abroad makes you always wonder where is "home", the one we love to call "home sweet home", this place where everybody can feel at home, a "home" where you can be yourself... 

I am here, and though a part of me stays there, I follow with distance what happens in "my country", and always with a little bit distance what happens here, the country where I am... I already experiment this strange state by living in Geneva totally for more than a year; when I was a little girl I used to share my holidays between my two parents and three countries, beyond the borders of Lorraine. I am thinking about a song by Maxime Le Forestier Né quelque part (To be born somewhere) and I am devouring his lyrics echoing deeply with my own experience... What does it mean "to be born somewhere"? Should we attach so much importance to it? Can I live a full happiness in my new country without link with a past behind me but a past making me like I am now? This new country where I feel strange, like "a stranger", but where lives my new family, a family which has built a place for me in its heart...

I am thinking about my little one who is less than one year and had already two countries. This is as exciting and enriching as sad, when you have to divide yourself into two to be able to see people you love, those who are here, those who are there.

And what if koti would be the place where are the ones I love? a little piece of world where we would build our little path with my two princes, a little piece of world without borders full of memories to be told to our little prince who is growing up and shaping his own identity, to be remembered so we do not forget who we are and who we have to become... to head to our piece of happiness, to go through the storms and hurricanes of life, to feed our friendships without hiding ourselves, to follow the steps of our little man-to-be ready to discover life.





lundi 16 juillet 2012

Petite pause estivale...

En partance pour de nouvelles aventures, après une année pleine de bouleversements et de rencontres intenses... Un an de ma nouvelle vie finlandaise derrière moi, un petit bout qui commence à galoper partout, des rencontres, des retrouvailles, des projets pleins la tête... que de choses se sont passées, prêtes à être remémorées lors de moments plus difficiles...

Je fais une pause estivale sur ce blog, en attendant la rentrée et une multitude de nouveaux sujets et d'impressions sur ma petite vie exotique à l'autre bout de l'Europe. En espérant vous retrouver, chers lecteurs, dès le premier rougeoiement des feuilles... Je vous souhaite à tous un merveilleux été (quelque soit la météo) et vous dis à très bientôt...

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Little summer break

Heading for new adventures, after a year full of surprises and intense moments and exchanges... A year of my new Finnish life behind me, a little one who starts crawling and running everywhere,  unexpected encounters, reunions, my mind full of projects... so many things happened, ready to be recalled in more difficult moments...

I am taking a summer break on this blog, waiting for the start of the school year and a lot of new subjects and feelings on my little exotic life on the other side of Europe. And I hope to meet you again, dear readers, when the leaves will start glowing red... Meanwhile I wish you all a wonderful summer (whatever the weather forecast) and see you very soon! :)

mercredi 20 juin 2012

Les feux de la Saint-Jean

Il est des temps joyeux, quand l'été vous envahit de sa lumière qui ne vous quitte plus, jour comme nuit, quand l'on ressent ses effets dans la rue, captant le sourire d'un passant inconnu apaisé par la brise légère, et tout le reste n'est que soucis secondaires. On repense aux choses essentielles de la vie, à ses amours, ses amis sincères, même s'il ne se compte que sur le doigt d'une main, à un petit garçon qui grandit aussi vite qu'une rose de la Saint-Jean sur le point de s'épanouir, à la famille, même séparée de quelques milliers de kilomètres, qui occupe aussi constamment une part du cœur.

Il est des temps heureux, quand la beauté d'un paysage suffit à faire fuir tous les doutes, même si ce temps suspendant son vol reprendra son activité, on le sait, dans quelques jours seulement. Alors on s'arrête sur la jetée d'un lac, l'on observe cette nuit qui ne viendra pas, l'on célèbre tous ensemble, autour d'un feu de joie et d'un barbecue géant, le solstice d'un été qui restera gravé à jamais dans nos cœurs de jeunes parents.

La vie, la vraie. Le silence, savouré avec les gens que l'on aime... La Finlande et sa magie.



The Midsummer day's bonfires

There are happy times, when the summer enlights you with a light that never leaves you, day and night, when you feel its effects in the street, catching the smile of an unknown pedestrian  eased by a fresh breeze, and everything else is minor. You think about essential things of your life, about your loves, about the true friends even if you can count them on the fingers of your hand, about a little boy who is growing as fast as a Midsummer day's rose which is on its way to bloom, about your family even separated from you by thousands of kilometers, who has always a dedicated space in your heart. 

There are happy times, when the beauty of a landscape is enough to make your doubts go away, even if these moments when time stops never last long, and you know it... Then you stop on a pier in the front of a lake, you observe the night that will never come and celebrate it with others around a bonfire and a giant barbecue, the solstice of a summer which will be engraved for ever in the hearts of young parents.


Life, true life. Silence, enjoyed with people you love... Finland and its magic.

jeudi 14 juin 2012

Ce qui ne peut arriver qu'en Finlande, acte 2

Le week-end dernier, nous avons fait prendre à petit bonheur le bateau pour la première fois, direction l'île de Suomenlinna, ancienne forteresse et île superbe à cinq minutes en bateau de la capitale, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Helsinki porte désormais ses habits d'été et il est assez amusant de rencontrer des touristes du monde entier venus admirer la belle nordique. Sur le bateau, petit prince a appris son premier mot de japonais, "akachan", "bébé", répété par un grand-père amusé à sa petite-fille qui n'arrêtait pas de tenter de capter l'attention du petit prince intrigué. 

Une heure plus tard, après une promenade agréable en bord de mer, nous nous sommes attablés dans la cour du café Chapman. Et c'est là que l'incroyable s'est produit: nous avons assisté au repas de mouettes mangeant des ... spaghettis! Incroyable mais vrai, j'ai eu l'impression d'assister à un remake de La Belle et le Clochard, d'autant plus que les mêmes mouettes tentaient un peu plus loin de tremper leur bec dans des verres à vin... Enfin, ça c'est presque terminé à la Hitchcock... sous le regard médusé des quelques personnes attablées à la terrasse...

Une chose à savoir quand on visite Helsinki l'été: méfiez-vous des mouettes si vous vous promenez avec une glace, une gaufre ou des frites, elles sont terriblement voraces et font même la fine bouche devant leur poisson... :D

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Last weekend our little happiness took the boat for the first time of his life, heading to Suomenlinna island, a former fortress and magnificent island not far from the capital –five minutes trip by boat – registered in the list of UNESCO world heritage. Helsinki wears now its summer clothes and it is kind of funny to meet worldwide tourists curious to admire the beautiful Nordic city… On the boat our little prince learnt his first Japanese word, “akachan”, “baby”, repeated by a cheerful grandfather to his granddaughter who tried and tried again to catch the attention of our curious little one.

An hour later, after a nice walk along the sea, we were sitting in the square of Café Chapman. And this is when, strange but true, something incredible happened: we witnessed the meal of a bunch of seagulls eating… spaghettis! I had the feeling to watch a remake of Lady and the Tramp. On another table some tried even to drink some delicacies in wine glasses… It almost ended the same way than the famous Hitchcock’s movie… under the dumbfounded look of some persons seating at the terrace.

A think to know when you visit Helsinki during the summer : watch out the seagulls if you walk with an ice-cream, a waffle or even French fries, those birds are frightfully  voracious and turn their noses up at their own fishy meal… :D

mercredi 6 juin 2012

Nous allions vers les beaux jours...

Presque un an de vécu finlandais et je n’ai pas encore abordé un trait fondamental de la culture nationale. En ces premiers jours d’été (oui, ici, l’été est officiellement commencé), je pousse petit prince dans son carrosse, l’admire s’endormir si facilement, bercé par le mouvement régulier et le bruit de mes pas et me laisse charmer par le paysage. Au parc d’Huopalahti (Pikku Huopalahden puisto), la mer s’est faite un chemin et avance son bras dans la terre pour mieux porter les petits bateaux qui attendent leur tour sur la jetée. Quelques hommes, assis sur leur chaise pliante, taquinent le goujon. Plus loin, un petit groupe de retraités cultivent leur jardin. Vers 14h30, les enfants passent par ici en sortant de l’école pour profiter du beau temps, bien loin d’un long hiver dont on ne voyait plus la fin. 
 
Le week-end, ceux qui ont la chance d’avoir un kesämökki (chalet d’été) partiront rejoindre leur résidence secondaire pour vivre au plus près de la nature, fuir la ville et ses inconvénients. Ils vivront d’amour et d’eau fraîche, de séances de sauna et de jardinage, de balades forestières et de soirées barbecue, où je peux déjà imaginer l’odeur d’un saumon grillé, de champignons et de maïs ou encore celle du poulet mariné. 

Car si les Finlandais ont bien quelque chose à nous apprendre (si ce n’est pas plusieurs), c’est de profiter du présent, de retrouver ses racines et la simplicité, qui accessibles et si nous ne les laissons pas filer sans les savourer, sont des pans indispensables à notre bonheur. Le rituel du sauna, que chacun pratique une à deux fois par semaine tout au long de l’année, prend tout son sens au cœur de l’été, lorsque membres de la famille ou amis se retrouvent au sauna chauffé au feu de bois, pour échanger les dernières nouvelles ou parler de sujets graves – comme le montre si bien Steam of life (Miesten vuoro), un documentaire génial et touchant sur le sujet.   

Les secrets du sauna m’ont été introduits par mon âme sœur, il y a trois ans, lors de mon premier voyage ici. Si la nudité était pour moi, petite française, assez gênante parce que plutôt tabou, elle est ici naturelle et personne ne vous dévisage avec insistance dans un sauna –règle numéro 1. Je ne vais pas dans les saunas publics ou dans les saunas d’immeubles, même s’ils existent et qu’ils sont plutôt fréquentés, avec des horaires différents pour les femmes et les hommes. Mais j’aime partager le sauna familial, une autre manière d’être ensemble et mine de rien participant au bien-être de son corps, surtout lorsqu’on plonge ensuite dans le lac à proximité (même si j’avoue n’avoir jamais essayé de me rouler dans la neige ou de plonger dans la mer gelée au cœur de l’hiver…trouillarde que je suis ! ;))  Retrouver ses racines et ses origines en s’exilant, n’est-ce pas l’un des côtés les plus excitants des voyages qui se prolongent ?

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We were heading for fine days

Almost one year of Finnish life and I still did not talk about one of the main features of its national culture. I am enjoying the first summer days (yes, summer has officially started here) and push our little prince in his coach, admiring him falling asleep so easily, rocked by the regular movement and my steps’ sound and I am bewitched by the landscape. In Huopalahti park (Pikku Huopalahden puisto), the sea found its way and offers an arm to the land to carry better the little boats waiting on the pier. Some men sit on their folding chairs and try to catch a fish. Some blocks from there a small group of retired people garden. Around 2.30 PM children go through the park leaving their school and enjoy the nice weather, far from a long and hard winter.

During the weekend the lucky ones who own a kesämökki (summer cottage) will head to their secondary residence to live closer to nature, leave the city and its inconveniences. They will live on love alone, enjoy sauna sessions and gardening, forest walks and barbecue nights, where I can already feel the smell of  grilled salmon, mushrooms and corn or marinated chicken.

If Finns have one thing to teach us (if not more), it is “carpe diem”: to enjoy the present, find back one’s roots and simplicity (let’s forget our artifices), these accessible things that can lead us to happiness if we do not ignore them. Sauna ritual, that everybody is following once to two times a week throughout the whole year, makes sense especially at the heart of summer, when the members of a family or friends meet each other in a traditional wooden sauna to talk about last news or more serious subjects – like the ones mentioned in this brilliant and moving documentary Steam of life (Miesten vuoro).

Sauna secrets have been introduced in my life by my soulmate three years ago, during my first trip here. If nudity was somehow awkward for the little French I was because a little bit taboo, it is here something natural and nobody will stare at your body in a sauna –rule number 1. I do not go in public saunas or building saunas eventhough they exist and are quite popular, with different time schedules for women and men. But I like sharing a family sauna, another way of being together and feeling good, especially good for your health if you dive afterwards in the nearby lake (well, I have to admit I did not try to roll into the snow or dive into the frozen sea in the middle of the winter…I am still a chicken for that! ;) ) To find back our one’s roots and origins while going to exile, isn’t it one of the most exciting points of long-lasting trips?

mercredi 23 mai 2012

Au pays des vertes vallées


Me voilà rentrée dans ma verte Finlande, après un retour aux sources d’une petite semaine accompagnée de mon petit bout. Quel choc en rentrant de découvrir un tout autre pays que celui laissé à tire-d’aile quelques jours auparavant ! Une contrée toute verte et fraîche, une belle endormie réveillée par le printemps – son prince charmant –  m’apparaissant dans la douce lumière d’un soleil qui ne la quittera plus jusqu’à la fin de l’été. Du coup, après un certain nombre de jours bien pluvieux offerts par mon ancienne capitale, nous profitons de nos balades où petit d’homme découvre pour la première fois la nature environnante en pleine floraison. C’est émouvant quand on y pense, et un peu triste aussi, de se dire que personne ne peut se souvenir de ses premiers pas et découvertes du monde extérieur. Ne restent que les photographies un peu usées – loin des traces numériques – et les souvenirs de parents émus lorsque leurs enfants les interrogent sur cette période de leurs vies.

Onze mois en terre inconnue déjà ! Bientôt l’heure des bilans de l’année qui s’achève –à vrai dire, je n’aime pas les bilans, qui laissent trop peu de place à la poésie. En attendant, nous nous délectons de l’appel de la forêt : et oui, Helsinki offre un luxe sauvage – et gratuit – à ses habitants : à chaque coin de rue, un parc, de vrais espaces verts (loin des « quartiers verts » à la française qui n’ont de vert que le nom et quelques arbres en pots) ; à chaque bout de quartier, une forêt proche. Près de chez nous, le Central Park d’Helsinki, vraie forêt de près de 1 000 hectares en pleine ville qui, sur cinq kilomètres depuis notre maison, nous permet de marcher vers le centre-ville tout en profitant de l’air pur et du calme de la nature. 

Et puis, il y a mon quartier préféré, le long de Kaivopuisto, épousant l’horizon marin et ses envoûtants paysages. Quand l’appel des beaux jours sera plus sûr, je n’hésiterai pas à emmener mes deux amours au Cafe Regatta, un petit coin de paradis perdu (Merikannontie 10) en bord de mer, près du monument Sibelius. En repartant vers la plage d’Hietaniemi ou l’émouvant cimetière proche, que les Finlandais ont transformé en lieu de promenade et de mémoire, nous pourrons nous arrêter un instant à un kiosque pour nous délecter d’une boule de glace signé Helsingin Jäätelötehdas, probablement les meilleures glaces de la capitale finlandaise.

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In the green valleys country

Back to my green Finland, after a return to the roots during one week with my little one. What a shock when I came back to discover a totally other country than the one I left flying for new horizons some days before! A green and fresh clime, a sleeping beauty woken up by the spring – her charming prince – appearing in the soft sunlight that will not leave her until the end of the summer. After some real rainy days offered by my former capital, we enjoy our walks where my little man discovers for the first time a blossoming nature. It is moving when you think about it, and a little sad too, to realize that nobody can remember his/her first steps and discoveries of the outside world. We can rely only on old paper pictures – far from digital ones – and memories of moved parents when their kids ask about this first period of their lives.

Eleven months in terra incognita ! Soon it will be the time to assess this year –well, I have to confess I do not like assessment of any kind, too far from poetry… Meanwhile we enjoy the forest spell: yes, Helsinki offers to its inhabitants this wild –and free – luxury: around every corner, a park or real green ways (really green, not the ones in France whose “greeniness” is only in the name or in some trees in pots); at the end of every district, a close forest. Close to our home, there is for example Helsinki Central Park, a 1 000 hectares real forest in the heart of the city, which gives us the possibility to walk to the city-centre along five kilometers of pure air, calm and nature.

Then there is my favourite area of Helsinki, along Kaivopuisto park, embracing the sea horizon and its bewitching landscapes. At the onset of sunny days, I will not hesitate to bring my two loves to Cafe Regatta, a little paradise (Merikannontie 10) along the sea, close to the Sibelius monument. When we will head for Hietaniemi beach or the nearby moving cemetery, turned by Finns as a walking and memory space, we will stop in our way to one stand of Helsingin Jäätelötehdas to taste one if the best icecreams of the Finnish capital.

dimanche 29 avril 2012

Eloge de la gourmandise….



Petit prince a eu six mois vendredi et il va pouvoir commencer à goûter de lui-même de nouvelles saveurs et textures. Fini le monopole du lait maternel (même si ça lui a bien profité ;)), place à la gourmandise et faisons de ce little Mensch un petit gourmet ! Je rêve déjà de lui concocter de bons petits plats – j’ai craqué il y a quelques jours, en prenant le prétexte de la célébration de sa demi-année pour concocter un cheesecake glacé choco-coco, une création maison très inspirée du beau blog de Dorian et de son cheesecake glacé chocolat et chocolat et chocolat… Mais pourquoi je vous raconte ça ? Et bien, parce que je me demande souvent pourquoi cette obsession pour les choses sucrées et surtout cette passion pour la pâtisserie et la cuisine en général. Et comment vivre en bec sucré dans un pays comme la Finlande où le sel est une épice bien plus plébiscitée… 

On a tous des petits et grands rêves, ils nous permettent de saliver et de goûter la vie sans trop se poser de questions : le mien a toujours été d’ouvrir un jour mon salon de thé-librairie franco-anglaise, entre La Charlotte de l’Isle et Shakespeare and Company, entre pâtisseries françaises (et finlandaises, elles sont aussi délicieuses !) et délicatesses américaines, un endroit qui me ressemblerait et qui accueillerait familles, amis et nouveaux venus comme à la maison, un palais des douceurs en mémoire de l’enfance perdue, en l’honneur d’un petit bout qui y rentre à peine… Cuisiner, pour partager et offrir, c’est un peu comme mon autre passion, l’écriture.

A Helsinki, la lumière d’été a fait son apparition. Elle nous empêcherait presque de dormir tant les nuits naturelles sont courtes ces jours-ci ! Certains se préparent pour Vappu, fête du 1er mai à la fois fête étudiante bien arrosée et occasion de rencontres familiales. Quel que soit le temps (certaines années, la neige refait une apparition furtive), on sort pour un pique-nique sur les hauteurs de Ullanlinna pour célébrer le printemps. Sima (nectar des dieux sans miel) et champagne (ou autre mousseux en guise de brunch) coulent à flots, et l’on dévore les traditionnels tippaleipä (beignet en forme de nid d’oiseau) et munkki (donut). Et oui, les Finlandais n’ont pas complètement oublié la saveur sucrée de leur enfance et préparent mille douceurs au fil des saisons en accompagnement d’un bon café. C’est d’ailleurs à l’heure du café (un véritable rituel, très réconfortant au cœur de l’hiver !) que l’on se retrouve entre amis ou en famille vers 16 heures pour échanger les dernières nouvelles. Il n’en demeure pas moins que leur premier amour reste le sel : même le bonbon national, le lakritsi, proche de notre réglisse, est un brin salé…  Mais le chocolat n’en est pas moins dévoré avec autant de passion (celui de Fazer en tête), plutôt dans sa version lait. 

C’est presque l’été, bébé grandit si vite et je commence à m’interroger sur l’avenir, et mon rôle dans ce nouveau pays d’adoption. Peut-on encore croire en ses rêves dans ce monde où petit bout de chou fait ses premiers pas ? Je fais ce rêve que cela soit encore possible et boit une nouvelle gorgée de sima pour continuer à m'enivrer de mes rêves…

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A praise for food greed…

Little prince just turned six months last Friday and he will finally be able to taste by himself new flavours and textures. It is the end of the monopoly of mother milk (even if he and his body seemed to have enjoy it a lot!), this is now the time for food greed and let’s turn this little Mensch in a little gourmet! I am dreaming of cooking him homemade sweet dishes – I could not resist the day before yesterday, just under the pretext of the celebration of his half a year, to cook an iced-chocolate-coconut cheesecake, a homemade creation inspired by the beautiful blog of Dorian andhis iced-chocolate and chocolate and chocolate cheesecake… 

But why do I tell you that? Well, because I often wonder why this obsession for sweet things and especially this passion for confectionery and cooking in general. And how a sweet tooth like me can live in a country like Finland where salt is a much more popular spice…

We all have small and big dreams, they make us drool over life and taste it more without asking too many questions: my dream has always been to open one day my tea-room and French-English bookshop, some place which could be a mix of the Charlotte de l’Isle and Shakespeare and Company, swith French pastries (and Finnish too, so delicious!) and American delicacies, a place which would look like me and would welcome families, friends and newcomers like at home, a palace for sweets in memory of lost childhood, in honor of a little one who hardly enters it…

In Helsinki, the summer light showed up. It would almost prevent us from sleeping, since the natural nights are short these days! Some already prepare Vappu, the 1st of May party, an (almost boozy ;) ) student party and a family one. Whatever the weather (some years snow can come back quickly), everybody is going out to share a picnic on Ullanlinna hills to celebrate spring. Sima (gods’ nectar without honey) and champagne (or any other sparkling wine used for brunch) flow like water and traditional homemade tippaleipä (a bird nest-shaped donut) and munkki (more traditional shaped donut) are savoured. Yes Finns did not completely forget the sweet taste of their childhood and still prepare thousand delicacies depending on the seasons and occasions and always for coffee time. It is then at coffee time (a real ritual, very comforting throughout dark wintertime months!), around 4 PM, that Finns are meeting friends or other members of their families to talk about events of the last days. 

Nevertheless their first love remains salt: even the national candy, lakritsi (close to liquorice), is a little bit salty… But chocolate is devoured as well with passion (those from Fazer especially), more in its milk version.

Can we still believe in our dreams in this world where my little one is doing his first steps? I have a dream that it can be still possible…


dimanche 15 avril 2012

La vie comme elle va

Petit conte de fées pour contenter les curieux qui n’ont cessé durant ces trois dernières années de me demander des détails sur notre histoire singulière, celle d’une rencontre improbable entre une petite Française et un adorable Finlandais…
 
Il y a trois ans, j’arpentais les quais de la gare d’Antibes, le cœur battant, à la fois impatiente et inquiète de retrouver celui qui était devenu, au fil de dizaines de messages échangés, mon doux correspondant. La vie est faite de surprises à laquelle on ne s’attend pas : après une année de doutes, de fuite dans un amour qui n’en était pas un, de perte d’un père restant énigmatique jusqu’au bout, je finis par me confier à un presque inconnu, arrivé sur ma route un peu par hasard. Et celui que j’avais rencontré un soir d’été sur les rives du lac Léman, auquel je ne daignais échanger que quelques mots, par complexe pour un anglais alors incertain, se révélait progressivement autre. Du nuage qui nous séparait l’un de l’autre, chacun concentré sur nos propres mélodies de cœur, je le trouvais sympathique, puis me tournais vers d’autres cieux. Puis il y eut Berlin, les petites Françaises et notre amie Portugaise frigorifiées, les Finlandais amusés mais toujours galants. Mon anglais, hélas, n’avait guère progressé, je me remettais d’une déception amoureuse (ou plutôt m’y enfonçais) et je pleurais sur le quai du S-Bahn nous ramenant à l’aéroport. Et puis je finis par le trouver délicat, humble et amical. Je m’exilais quelques mois, pour un stage en organisation internationale. Mes blessures, progressivement, se refermaient, je planifiais une rencontre de notre joyeuse bande Erasmus à Paris pour fêter la nouvelle année. Nous commençâmes à échanger des courriers brefs pour des raisons pratiques, des horaires d’avion, des envies de petits tours dans la capitale. Après une semaine magique où nous commencions à nous découvrir, je tombais sous le charme, me prêtais à rêver d’une amitié prolongée, ou de quelque chose d’autre, emportée par une flamme étrange et magique qu’il avait fini par allumer dans un cœur enfin libéré de ses anciens démons. Une correspondance de plusieurs mois finit par nous rapprocher étrangement, sur un fil étroit et instable où amitié et amour changeaient de frontières. 

Il y a trois ans, après une soirée où, hésitants et un brin maladroits, nous nous rapprochions un peu plus, un peu aidés par une coupe de champagne et les premières fraises de l’année, nous échangions enfin notre premier baiser. Un baiser doux et sucré, promesse d’un bonheur simple, sans artifice.

Trois ans plus tard, j’écris sur le canapé de notre appartement d’Helsinki, observant à la dérobée un petit bout dont nous célébrerons les six mois dans quelques jours. Fruit d’un amour durable, commencé par une rencontre à Genève qui aurait pu n’être qu’un croisement de chemins sans lendemain, il y a presque six ans.

Je pense à des photographies de Depardon, des portraits en noir et blanc de Doisneau et d’Izis. La vie comme elle va, ils l’ont croqué en un instant transformé sur pellicule en éternité. La vie comme elle va, avec ses peines et ses cris, ses rages et ses raffinements, ses consolations. En trois ans, nous avons appris à faire le tour de nous-mêmes, tout en détours prolongés avec délice, et parfois en doux raccourcis, prétextes à un dévorement furtif, prolongement d’un amour lent et apaisant, beau comme un nuage léger annonciateur de beau temps. Nous avons toujours pris soin de conserver une part de mystère, celui qui garantit l’étincelle préservant les amours heureux. 

Il n’y a pas d’amour heureux, disait le poète. Les plus belles histoires d’amour, dont celle de Solal et d’Ariane, à la langue inégalée, finissent toujours mal – en général. Notre histoire est peut-être l’exception à la règle, celle dont rêvent – et que vivent et consolident – certains couples, un jour ou l’autre. Notre histoire peut paraître banale, le piment n’est pas une épice quotidienne dans notre relation. Mais elle est des plus sincères et se construit dans l’apaisement. Les histoires de fées ou de princesses, de princes charmants chevauchant leur destrier blanc, ne sont plus de notre âge, font partie d’une autre réalité, dépassée. L’été dernier, nous nous sommes promis l’éternité. Je m’en remets à la bonne étoile qui nous a fait nous rencontrer. A notre petit garçon qui nous transforme aujourd’hui en parents unis, autre palette ajoutant ses délicates couleurs pastels à notre quotidien d’amants et d’aimants heureux. Et que ce vœu soit exaucé.
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La vie comme elle va (Life at it goes)
Little fairy tale to satisfy the curious who, over the past three years, have continuously ask me details about our unique story, the story of an unlikely encounter between a French girl and an adorable Finn...

Three years ago, I was walking along the platform of Antibes station, my heart pounding, both eager and anxious to meet the one who had become, after dozens of exchanged
messages, my sweet penfriend. Life is full of surprises that we do not expect: after a year of doubts, a loss in a love that was not one, and the loss of a father still enigmatic for me until the end, I ended up confiding in an almost unknown, arrived by chance in my life. And the one who I had met one summer evening on the shores of Lake Geneva, with whom I hardly talked, hung-up by my while uncertain English, turned out gradually another person.
The cloud that separated us from each other, each of us focused on our own melodies of heart, let me consider him as friendly at first, but I was heading for new pastures. Then came Berlin, the frozen French girls and our lovely Portuguese girlfriend, Finns gently mocking us but always gallant. My English, unfortunately, had known little progress, and I was recovering from (or rather sinking into) a broken love and I was crying on the platform of the S-Bahn bringing us back to the airport. And there I finally discover him delicate, humble and friendly. I went into exile for a few months for an internship in an international organization. My wounds were gradually healing, I was intensely planning a meeting of our merry band of Erasmus students in Paris to celebrate the new year. We began to exchange brief emails for practical reasons, about flight times, ideas of excursions in cravings small towers in he capital. After a magical week where we began to discover each other, I fell for his charms, and was dreaming of a long friendship, or something else, carried away by a strange and magical flame that had come to light a heart finally released from its old demons. A correspondence of several months finally bring us strangely on a narrow and unstable wire, where friendship and love have very thin borders.

Three years ago, after an evening, when hesitant and a bit clumsy, we got closer to each other, helped a little bit by a glass of champagne and the first strawberries of the year, we exchanged our first kiss. A mild, sweet kiss, a promise of simple and without artifice happiness.

Three years later, I am writing on the sofa of our apartment of Helsinki, observing the little one whose six months will be celebrated in a few days. Result of a lasting love, with a blur beginning six years ago, in a first encounter in Geneva that could have been just a crossroad in our lifes with no future.

I am thinking about photographs by Depardon, portraits in black and white by Doisneau and Izis. Life as it goes, they catched it in an instant turned into eternity on a film. Life as it goes, with its pains and screams, his rages and its refinements, its consolations. In three years, we have learned to know each other, with long delightful detours, and sometimes sweet shortcuts, excuses for fast devour, extension of a slow and soothing love, beautiful like a light cloud, as a sign of good weather. We have always been careful to preserve a slight mystery, the one that guarantees this essential flame preserving happy loves.

There is no happy love, the poet said. The most beautiful love stories, including the story of Solal and Ariane, and its unequaled language, always end badly - in general. Our story is perhaps the exception, the one that dream - and live and consolidate - some couples, one day or another. Our story may seem trivial, chili is not an everyday spice in our relationship. But it is the most sincere and built in appeasement. Fairy tales or tales of princesses, charming princes riding their white horse, are no longer for our age, part of another reality, outdated. Last summer, we made ourselves a promise of eternity. I make a wish and ask it to the good star that made us meet. To our little boy who turns us into joined parents, adding another palette and its delicate pastel colors to our lives of happy lovers and loving couple. With the hope that this wish will be fulfilled.

samedi 24 mars 2012

Petit-déjeuner (sur l’herbe et en culottes courtes) au Café Engel

Réveil en douceur, hier, pour notre dernière réunion du Familia Club. Pour l’occasion, nous avons décidé de délocaliser nos poussettes dans un autre coin de la ville et de prendre un bon petit-déjeuner en bonne compagnie. Quatre filles et quatre bouts de choux, bien installés sur leurs chaises hautes ou les genoux de leurs mamans, rayonnaient hier matin dans ce café plaisant, avec vue sur la cathédrale baignant dans la lumière douce des matins ensoleillés.

Les cafés du centre d’Helsinki ont cette atmosphère ouatée des cafés-salons de thé des villes du Nord, et j’y retrouve toujours un parfum de 19ème, un peu comme dans les cafés viennois. Je savais le Café Engel mignonnet, je le découvre « baby-friendly » avec des serveurs attentifs à notre bien-être et glissant ici et là quelques clins d’œil complices aux petits.

Les filles optent pour le petit-déjeuner français, je choisis le petit-déjeuner multivitaminé (fruits à gogo, müesli et pain de seigle finlandais). Une petite française qui ne prend pas de croissant, mais que se passe-t-il ? ;) et bien, j’avoue avoir peur d’être déçue par les croissants que je mange ici, mais ceux-là m’ont l’air fort bon et me font presque regretter mon choix… à leur vue, mon corps est presque aspiré par une forte envie d’en commander un, mais je me retiens : je vais enfin pouvoir regoûter aux croissants frais le week-end prochain en France !

Deux hommes attablés derrière nous se parlent en français, je me crois vivre un instant à nouveau à Paris… Le printemps marque son empreinte sur les hommes aussi, j’ai l’impression que depuis quelques jours, les Helsinkiens sont plus souriants dans les transports en commun et se retrouvent plus facilement dehors pour un thé (euh, café ici, ou plutôt… bière ;) ) après le boulot.

Nous apprécions ces instants volés loin des bruits de la ville, échangeons nos avis sur tout et sur rien, et une sorte de magie opère, même si deux manquent à l'appel. Le Café Engel, éclairé par les premiers rayons de soleil, est cosy, on se sent presque comme à la maison. Pour douze euros, nous avons droit à de belles assiettes. Un soupçon de pain supplémentaire dans les assiettes françaises et ce serait parfait ;) Un voile de tristesse se lève cependant quand nous nous levons pour partir, mais je suis certaine que ce n’est pas la dernière fois que je croise sur mon chemin ces jeunes mères et leurs petits bouts. Pour ne pas nous séparer trop vite, nous improvisons un moment shopping : mais où va donc un quatuor de mères en vadrouille avec leurs poussettes ? dans des boutiques de vêtements pour enfants bien sûr ! ;) Une chouette matinée, afin de célébrer l’arrivée du week-end!

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Breakfast (at Tiffany's and with babies) in Café Engel

Waking up softly like yesterday was the way of celebrating our last “Familia Club” meeting. And in order to celebrate properly we decided to relocate our prams in another district of Helsinki and to take a good breakfast in good company. Four girls and their little ones, comfortably installed in their high chairs or on the lap of their mothers, were glowing yesterday morning in this pleasant café, with a view of the cathedral lightened by a soft sunrise.

The cafés from the center of Helsinki have this cocoon-like atmosphere proper to cafés-tea rooms from the Northern cities and I always find there a 19th century perfume, a little bit like in Viennese cafés. I knew Café Engel was cute, I discovered it as a “baby-friendly” place with an attentive staff to our wellness and winking at and smiling with complicity with our little ones.

The girls take a French breakfast, I order a “multivitamined” one (fruit galore, muesli and Finnish rye bread). A little French who doesn’t choose a croissant, what is happening? ;) well, I admit I always fear to be disappointed by croissants I can eat there, but these ones look really good and make me regret almost my choice… a glimpse at them and I am dying for one, but I manage to resist: I will finally be able to re-taste the fresh French ones next weekend in France!

Two men at a table behing talk in French and I almost believe I am back in Paris… Spring has put a spell on man too, I have the feeling that since some days, Helsinki inhabitants are smiling more in common transports and meet each other again quite easily after work for a tea (well, more coffee-country, or … beer? ;) )

We enjoy this stolen time far from the noises of the city, exchange our opinion about everything and some kind of magic appears, even if two of us are missing. Café Engel, lightened by the first rays of sun, is kind of cozy, we almost feel at home. For twelve euros, we have a nice plate. Some additional bread in the French plates would be even more perfect ;) A veil of sadness appears suddenly when we have to leave, but I am certain this is not the last time our paths are crossing. In order to extend this charming moment, we improvise a shopping instant: but where is going a bunch of wandering mothers with their prams? in baby-clothes shop of course! ;) A great morning to celebrate nicely the arrival of the weekend!