lundi 15 octobre 2012

Muskari ou les prémices d'une nouvelle saison

Automne, hiver, printemps, été... automne. Automne, une nouvelle saison en Finlande, le début d'une nouvelle vie à trois. Il peut paraître étrange d'accepter sa propre maternité au bout d'un an. Et pourtant, je crois que je peux l'affirmer: alors que nous nous apprêtons à célébrer le premier anniversaire de petit homme, j'ai l'impression, enfin, d'épouser aujourd'hui l'identité de maman, cette identité qui est un peu restée cotonneuse pendant près de douze mois, quand je cherchais mes marques, que je tentais de répondre aux attentes de petit bonhomme sans être sûre de moi, à tâtons, sans être fière à 100% du résultat. Et je peux l'affirmer aujourd'hui, avec douze mois de ce décalage qui m'a fait vivre un an dans un état atemporel et dans un ailleurs mystérieux, on peut avoir la fibre maternelle - ou parentale - on ne naît pas parent, on le devient, jour après jour, en improvisant toujours un peu, en grandissant en même temps que l'être que l'on a fait naître.

Je prends à nouveau la plume sur ce blog pour évoquer cet étrange état des lieux, état des faits, qui fait que la Finlande, premier univers de vie et de découverte de mon fils, est aussi au fil des saisons  devenue mon nouvel univers d'aventures et d'explorations. En changeant de pays à l'orée d'une naissance, je me suis aussi en quelque sorte créée une nouvelle vie -littéralement - et cette expression désormais n'est plus une simple image de langage. A présent que petit homme fait ses premiers pas de grand, je suis aussi en train de sortir d'un rêve d'un an, où notre vie à deux nous a amené à nous connaître et à mieux nous connaître nous-mêmes, bien loin des bruits de la ville, des halos de l'autre "vraie vie", faite d'obligations et de plaisirs adultes, de rencontres furtives et de sourires parfois contraints. 

Ce billet était à l'origine un "j'ai testé pour vous" où je vous aurais parlé de notre nouveau cours d'éveil musical, muskari, auquel nous prenons part avec joie chaque semaine. Et puis voilà qu'un autre sujet s'impose à moi et que je me laisse emporter par ma plume, l'envie de vous parler de ce qui fait d'une personne un autre être, de cette vie qui vous transforme totalement.

Le mot maman fait maintenant partie de moi et c'est ainsi que je me présenterai dans cette autre "vraie vie" qui m'attend désormais, parce que c'est ainsi, et que petit homme va aussi apprendre à vivre sans moi certaines heures du jour. La séparation prochaine s'annonce difficile pour nous deux mais nous savons bien qu'elle n'est qu'éphémère et que depuis qu'il fait partie de ma vie, il est l'astre autour duquel je gravite, l'horizon vers lequel je tends chaque soir, l'air qui emplit mes poumons et la petite musique qui me donne envie de continuer. 

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Muskari or the beginning of a new season
 
Autumn, winter, spring, summer... autumn. Autumn, a new season in Finland, the beginning of a new life for the three of us. It might seems strange to accept your own motherhood after one year. And though I think I can declare it there: while we are getting ready to celebrate the first birthday of our little man, I have finally the feeling to fit the identity of a mother, this identity being there for almost twelve months like a cotton, while I was looking for marks, while I was trying to respond to the needs and expectations of my little one, step by step, without being really sure and proud of myself as a mom. And I can affirm today, with twelve months of delay making me live like in a timeless state and a mysterious elsewhere, you can have maternal instinct -or parental one- but you are never born as a parent, you become one, day after day, improvising always a little bit, by growing as a parent at the same time than the child you gave birth to.


I am putting my pen to paper again on this blog to talk about this strange fact turning Finland, the first universe of life and discovery of my son, into my own new universe of adventures and explorations, season after season. By changing my homecountry at the edge of a birth, I also created a new life -literally- for myself, and this expression is not anymore just a linguistic image. Now that our little one is taking his first steps of big boy, I am also slowly exiting a long dream of a year, where our life together allowed us to discover each other and a little bit more ourselves too, far from the noise of the city, far from the halos of the "real life", made of duties and adult pleasures, fleeting encounters and smiles sometimes forced.

This post meant to be originally entitled "I have tested for you" where I would have talked about our new initiation music course, muskari, in which we are taking part with joy every week.  And then, here we are, I have been filled with another subject and my pen (or keyboard ;)) is leading me somewhere else, towards an envy of telling you what makes a person another one, with this life transforming you totally. 

The word "mummy" is now part of me and that is how I will introduce myself in this other "real life" waiting for me now, because it is like that, and because my little man will have also to learn to live without me for some daily hours. The next separation will be difficult for both of us but we know that it will be an ephemeral one. And I know also that since he came to my life as a part of it, he is the astral body around which I am gravitating, the horizon to which I am heading every evening, the air which is filling my lungs and the little music which gives me the envy to continue.




mercredi 5 septembre 2012

Koti

Je dédie ce billet à Marie-Pauline

Me voilà de retour "à la maison" et une étrange impression de décalage me colle à la peau... Vivre à l'étranger pousse à toujours se demander où est "la maison", celle que l'on aime appeler "home sweet home", cet endroit où chacun peut se sentir chez lui, parce que devenant lui-même...

Je suis ici, et pourtant, une part de moi reste là-bas, je suis de loin ce qui se passe dans "mon pays", et toujours un peu de loin ce qui se passe là où je suis... J'ai déjà fait l'expérience de cet état étrange en vivant à Genève plus d'un an au total; petite, je partageais mes vacances au-delà des frontières de la Lorraine, entre deux parents et trois pays. Je pense à la chanson de Maxime Le Forestier Né quelque part et je dévore ses paroles qui me parlent si bien désormais... Que signifie "être né quelque part"? Faut-il y attacher tant d'importance? Puis-je vivre un bonheur complet dans mon nouveau pays sans attache pour un passé qui n'est plus mais qui m'a construite? Ce nouveau pays où je me sens étrange, comme étrangère, et qui, pourtant, abrite une nouvelle famille qui m'a fait une place dans son cœur...

Je pense à petit bonhomme qui n'a pas un an et déjà deux pays. C'est à la fois excitant, enrichissant, mais cela rend toujours un peu triste, quand on est obligé de se diviser en deux pour pouvoir voir les gens que l'on aime, ceux qui sont ici, ceux qui sont ailleurs.

Et si koti se trouvait simplement à l'endroit où sont les miens? un petit bout de monde où nous construirions notre petit bout de chemin avec mes deux princes, un petit bout du monde sans frontières plein de souvenirs à raconter à celui qui se construit, à nous remémorer pour ne pas oublier qui nous sommes et pour devenir ce que nous sommes... pour tendre à notre part de bonheur, pour traverser les orages et ouragans de la vie, pour nourrir nos amitiés sans se cacher, pour nourrir les premiers pas d'un petit bonhomme prêt à découvrir la vie.

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I dedicate this post to Marie-Pauline

Back to "home" and I am stuck with a strange feeling of being out of step... To live abroad makes you always wonder where is "home", the one we love to call "home sweet home", this place where everybody can feel at home, a "home" where you can be yourself... 

I am here, and though a part of me stays there, I follow with distance what happens in "my country", and always with a little bit distance what happens here, the country where I am... I already experiment this strange state by living in Geneva totally for more than a year; when I was a little girl I used to share my holidays between my two parents and three countries, beyond the borders of Lorraine. I am thinking about a song by Maxime Le Forestier Né quelque part (To be born somewhere) and I am devouring his lyrics echoing deeply with my own experience... What does it mean "to be born somewhere"? Should we attach so much importance to it? Can I live a full happiness in my new country without link with a past behind me but a past making me like I am now? This new country where I feel strange, like "a stranger", but where lives my new family, a family which has built a place for me in its heart...

I am thinking about my little one who is less than one year and had already two countries. This is as exciting and enriching as sad, when you have to divide yourself into two to be able to see people you love, those who are here, those who are there.

And what if koti would be the place where are the ones I love? a little piece of world where we would build our little path with my two princes, a little piece of world without borders full of memories to be told to our little prince who is growing up and shaping his own identity, to be remembered so we do not forget who we are and who we have to become... to head to our piece of happiness, to go through the storms and hurricanes of life, to feed our friendships without hiding ourselves, to follow the steps of our little man-to-be ready to discover life.





lundi 16 juillet 2012

Petite pause estivale...

En partance pour de nouvelles aventures, après une année pleine de bouleversements et de rencontres intenses... Un an de ma nouvelle vie finlandaise derrière moi, un petit bout qui commence à galoper partout, des rencontres, des retrouvailles, des projets pleins la tête... que de choses se sont passées, prêtes à être remémorées lors de moments plus difficiles...

Je fais une pause estivale sur ce blog, en attendant la rentrée et une multitude de nouveaux sujets et d'impressions sur ma petite vie exotique à l'autre bout de l'Europe. En espérant vous retrouver, chers lecteurs, dès le premier rougeoiement des feuilles... Je vous souhaite à tous un merveilleux été (quelque soit la météo) et vous dis à très bientôt...

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Little summer break

Heading for new adventures, after a year full of surprises and intense moments and exchanges... A year of my new Finnish life behind me, a little one who starts crawling and running everywhere,  unexpected encounters, reunions, my mind full of projects... so many things happened, ready to be recalled in more difficult moments...

I am taking a summer break on this blog, waiting for the start of the school year and a lot of new subjects and feelings on my little exotic life on the other side of Europe. And I hope to meet you again, dear readers, when the leaves will start glowing red... Meanwhile I wish you all a wonderful summer (whatever the weather forecast) and see you very soon! :)

mercredi 20 juin 2012

Les feux de la Saint-Jean

Il est des temps joyeux, quand l'été vous envahit de sa lumière qui ne vous quitte plus, jour comme nuit, quand l'on ressent ses effets dans la rue, captant le sourire d'un passant inconnu apaisé par la brise légère, et tout le reste n'est que soucis secondaires. On repense aux choses essentielles de la vie, à ses amours, ses amis sincères, même s'il ne se compte que sur le doigt d'une main, à un petit garçon qui grandit aussi vite qu'une rose de la Saint-Jean sur le point de s'épanouir, à la famille, même séparée de quelques milliers de kilomètres, qui occupe aussi constamment une part du cœur.

Il est des temps heureux, quand la beauté d'un paysage suffit à faire fuir tous les doutes, même si ce temps suspendant son vol reprendra son activité, on le sait, dans quelques jours seulement. Alors on s'arrête sur la jetée d'un lac, l'on observe cette nuit qui ne viendra pas, l'on célèbre tous ensemble, autour d'un feu de joie et d'un barbecue géant, le solstice d'un été qui restera gravé à jamais dans nos cœurs de jeunes parents.

La vie, la vraie. Le silence, savouré avec les gens que l'on aime... La Finlande et sa magie.



The Midsummer day's bonfires

There are happy times, when the summer enlights you with a light that never leaves you, day and night, when you feel its effects in the street, catching the smile of an unknown pedestrian  eased by a fresh breeze, and everything else is minor. You think about essential things of your life, about your loves, about the true friends even if you can count them on the fingers of your hand, about a little boy who is growing as fast as a Midsummer day's rose which is on its way to bloom, about your family even separated from you by thousands of kilometers, who has always a dedicated space in your heart. 

There are happy times, when the beauty of a landscape is enough to make your doubts go away, even if these moments when time stops never last long, and you know it... Then you stop on a pier in the front of a lake, you observe the night that will never come and celebrate it with others around a bonfire and a giant barbecue, the solstice of a summer which will be engraved for ever in the hearts of young parents.


Life, true life. Silence, enjoyed with people you love... Finland and its magic.

jeudi 14 juin 2012

Ce qui ne peut arriver qu'en Finlande, acte 2

Le week-end dernier, nous avons fait prendre à petit bonheur le bateau pour la première fois, direction l'île de Suomenlinna, ancienne forteresse et île superbe à cinq minutes en bateau de la capitale, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Helsinki porte désormais ses habits d'été et il est assez amusant de rencontrer des touristes du monde entier venus admirer la belle nordique. Sur le bateau, petit prince a appris son premier mot de japonais, "akachan", "bébé", répété par un grand-père amusé à sa petite-fille qui n'arrêtait pas de tenter de capter l'attention du petit prince intrigué. 

Une heure plus tard, après une promenade agréable en bord de mer, nous nous sommes attablés dans la cour du café Chapman. Et c'est là que l'incroyable s'est produit: nous avons assisté au repas de mouettes mangeant des ... spaghettis! Incroyable mais vrai, j'ai eu l'impression d'assister à un remake de La Belle et le Clochard, d'autant plus que les mêmes mouettes tentaient un peu plus loin de tremper leur bec dans des verres à vin... Enfin, ça c'est presque terminé à la Hitchcock... sous le regard médusé des quelques personnes attablées à la terrasse...

Une chose à savoir quand on visite Helsinki l'été: méfiez-vous des mouettes si vous vous promenez avec une glace, une gaufre ou des frites, elles sont terriblement voraces et font même la fine bouche devant leur poisson... :D

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Last weekend our little happiness took the boat for the first time of his life, heading to Suomenlinna island, a former fortress and magnificent island not far from the capital –five minutes trip by boat – registered in the list of UNESCO world heritage. Helsinki wears now its summer clothes and it is kind of funny to meet worldwide tourists curious to admire the beautiful Nordic city… On the boat our little prince learnt his first Japanese word, “akachan”, “baby”, repeated by a cheerful grandfather to his granddaughter who tried and tried again to catch the attention of our curious little one.

An hour later, after a nice walk along the sea, we were sitting in the square of Café Chapman. And this is when, strange but true, something incredible happened: we witnessed the meal of a bunch of seagulls eating… spaghettis! I had the feeling to watch a remake of Lady and the Tramp. On another table some tried even to drink some delicacies in wine glasses… It almost ended the same way than the famous Hitchcock’s movie… under the dumbfounded look of some persons seating at the terrace.

A think to know when you visit Helsinki during the summer : watch out the seagulls if you walk with an ice-cream, a waffle or even French fries, those birds are frightfully  voracious and turn their noses up at their own fishy meal… :D